Vers le Planétarium
Ephemera tiré à 5 exemplaires, 42 x 29,7 cm, impression laser couleur + Impression numérique rehaussée d’aquarelle, 99,48 cm x 69,48 cm, 2017.
Vers le planétarium a été publié dans une version adaptée pour le format revue dans le 4e numéro de la revue Facettes (Croyances).
Vers le planétarium s’appuie sur le texte éponyme de Walter Benjamin ( in Sens Unique, 1928) dans lequel il fait une critique marxiste de l’usage de la technologie au service du militarisme. Selon lui, la technologie aurait pu être un instrument pour les « fiançailles » entre l’humanité et le cosmos, mais « comme la soif de profits de la classe dominante comptait expier sur elle son dessein, la technique a trahi l’humanité et a transformé la couche nuptiale en un bain de sang ». Il critique là une certaine forme de matérialisme superficiel ayant abouti de nos jours à l’écriture et aux récits de nouveaux mythes ou de nouvelles croyances.
Les silhouettes, imprimées sur fond de voutes célestes, représentent des profils d’armes issues des technologies militaires les plus perfectionnées. Portant toutes — en plus de leurs dénominations technologiques — des surnoms (nom d’animal, de tribu indienne, de divinité …), elles font écho aux êtres fantastiques et mythologiques que les astrologues ont, depuis l’antiquité, interprétés dans leurs lectures du ciel. Ces objets technologiques affublés de ces surnoms dessinent ainsi un nouveau panthéon traduisant une nouvelle forme de croyance, une nouvelle forme de soumission.